Le four à pain
Voici l’exemple du four du Cosquer à St-Gilles-Vieux-Marché.
Difficile à dater, il a été fabriqué au début du XIX ième siècle.
Sa particularité est d’avoir sa bouche et sa cheminée à l’intérieur d’une écurie,
transformée aujourd’hui en fournil.
Beaucoup de villages avaient un four commun pour la cuisson du pain. Certaines fermes avaient leur propre four.
Pendant plus d’un siècle, aucun pain n’a été cuit dans ce four : il servait principalement quand on tuait le cochon, pour la cuisson de terrines, de pâtés, de saucisses, de rôtis… Parfois on grillait de l’orge pour le « café »
et l’avoine pour les chevaux.
Inutilisé pendant plus de 30 ans, il a été restauré en 2006. L’âtre est composé de briques réfractaires,
recouvertes de 80 cm de terre-glaise pour former le dôme et assurer l’isolation thermique. L’extérieur est en pierre.
La couverture en ardoise est supportée par 10 cm de chaux, assurant l’étanchéité à l’eau.
Le diaporama retrace les différentes étapes de la cuisson du pain.
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... et son combustible : les fagots.
Les pâtons sont dans des bannetons ou bannettes : l'osier permet à l'air de circuler ; la toile lin-coton conserve l'humidité...
... et sont placés dans la chambre de pousse, armoire fermée où la température est supérieure à 20°c pour que la pâte lève sont l'action des bactéries.
Pendant ce temps, les fagots sont mis dans le four pour le chauffer. La quantité dépend du bois et du four.
Les fumées sortent de la bouche du four et sont évacuées par la cheminée située au-dessus.
Quand le four est chaud, à l'aide du rable en métal, les braises sont rassemblées...
... au niveau de la bouche...
... puis sont sorties du four.
Les cendres restantes sont nettoyées à l'aide d'une toile de jute mouillée, appelée la patouille !
Le papier journal permet de tester la température en différents endroits du four.
Une pierre chauffée est plongée dans un récipient d'eau que l'on dépose dans l'âtre pour apporter de l'humidité et éviter que les premiers pâtons ne soient craquelés.
Rapidement, les pâtons sont placés sur la pelle enfarinée...
... puis grignés (incisés) en biais pour former les oreilles...
... à l'aide d'une lame coupante comme un rasoir : la grigne, c'est la signature du boulanger !
Tous les pâtons sont disposés sur la sole ...
... le four est refermé pour la cuisson.
Quand le temps nécessaire est écoulé...
... la porte est ouverte...
... et les pains sont sortis du four...
... si leur cuisson est achevée.
... les gros en dernier...
Les croûtes dorées craquent confirmant que les pains sont cuits.
Une claie en bois ou un panier en osier permet le ressuage : le refroidissement et la stabilisation des pains.
Les boulangers peuvent être fiers...
... leur pain est excellent...
... et leur savoir-faire préservé !
Remerciements à Sébastien et Blandine BERTHO, aux boulangers Victor TURPIN et André LE CUNFF ,
à Marcel et Daniel BERTHO.