Joseph Marie LE BOUDEC

– Né le 7 février 1883 à Toubernoué – Merléac.
– Fils de Joseph Marie LE BOUDEC et Marie Suzanne RAULT, demeurant à Merléac, puis à St Gilles Vieux Marché.

– Marié le 21 octobre 1911 à St Gilles Vieux Marché avec Marie Rose ALNO et demeurant au Boden.
Ils auront un enfant :
– Marie Rose Suzanne Eugénie LE BOUDEC, née  le 17 mai 1914 au Boden – St Gilles Vieux Marché. « Pupille de la Nation »

– Décédé le 7 août 1915 à Sainte Menehould – Marne,  des suites de blessures de guerre.

 

– Frère de Jean Baptiste Le BOUDEC, « Mort pour la France »,
son nom est aussi inscrit sur le Monument aux Morts de Saint Gilles Vieux Marché.

J LE BOUDECSoldat Joseph LE BOUDEC

 

Extrait du livre « La commune de St Gilles-Vieux-Marché, Au Champ d’Honneur 1914-18 », écrit par la Comtesse de KERANFLEC’H, édité en 1920 :

« Joseph-Marie Le Boudec est né à Merléac le 7 février 1883. La guerre l’envoie au 1er Régiment d’Infanterie coloniale, corps d’élite, une des gloires de notre infanterie française, destiné hélas ! par sa vaillance même, à de lourds et continuels sacrifices. Avec ce régiment, il prend part aux sanglants combats de 1914 et de 1915  dans l’Argonne ; il voit tomber autour de lui, les uns après les autres, ses camarades. La mort le guette à tout instant, il ne l’ignore pas, mais il puise dans sa foi profonde le courage d’une admirable résignation. La pensée du foyer absent, de la petite fille qui grandit loin de lui et qu’il connaît à peine, le soutient. Il écrit à sa femme et à ses parents de consolantes lettres où il dissimule ses fatigues et ses souffrances pour ne pas trop les affliger.
A sa femme, le 7 mai 1915 : « Je m’aperçois bien que tu es découragée… c’est ce qu’il ne faut pas. Que Dieu nous garde et on se reverra… Je le sais, tu as trop d’embarras et d’ouvrage, il est impossible que tu arrives à tout faire et il y a de quoi se décourager. Tu as plus de peine que moi, car pour le moment je ne suis pas trop mal. »
A ses parents, 9 mai 1915 :  » Il faut toujours vivre d’espoir, je n’ai jamais mis dans mon idée que je devais y rester, mais je ne suis pas plus exempt que d’autres. Si je reste, c’est la destinée, je demande toujours à revoir toute ma famille, mais à la volonté de Dieu. Je n’ai pas eu le bonheur de voir ma petite fille bien longtemps, enfin j’ai toujours bon espoir… J’ai promis de la porter à Lorette, mais je crois qu’elle sera joliment lourde pour la fin (de la guerre). Elle doit dire papa ou maman… puisqu’elle ne voit pas de papa. Pauvre petite ! Que Dieu la bénisse ! »
24 mars : « Je suis heureux de vous dire que j’ai trouvé l’occasion de faire mes Pâques, comme cela je suis tranquille. J’aurais préféré les faire à Saint-Gilles, mais il faut espérer que Dieu nous accordera la grâce de les faire encore l’an prochain et plus gaiement… Pourvu qu’on en voie la fin, ce sera un grand bonheur. Dieu nous a toujours gardés jusqu’ici, j’ai bon espoir qu’il nous gardera jusqu’au bout. Chers parents ! il faut se consoler : la guerre c’est la misère pour tous ! »
Les semaines passaient avec leurs alternatives d’attaques et de repos. Dans la nuit du 5 au 6 août 1915, Joseph Le Boudec fut grièvement blessé au cou dans une attaque au lieu dit : « Marie-Thérèse ». D’après le récit d’un camarade, il eut encore la force de se rendre seul au poste de secours de la Harassée. Accablé de besogne, le brancardier qui le connaissait, n’eut pas même le temps de lui demander ce qu’il avait. Evacué immédiatement, il entrait le 6 à l’hôpital Larrey, à Sainte-Menehould. Une plaie au cou, s’étendant à une grande profondeur, ne laissait hélas ! aucun espoir, et le lendemain 7, après avoir reçu les secours de la religion et les consolations de l’aumônier ; Joseph Le Boudec expirait doucement, sans s’être rendu compte de la gravité de son état. Il repose, au milieu de vaillants camarades, au nouveau cimetière de Sainte-Menehould. »

J LE BOUDEC FICHE